Sculpteur sur liège
S’inspirant des subéraies qui représentent l’essentiel de la superficie forestière de la région où le chêne-liège est la première richesse naturelle, l’homme a trouvé matière à son art.
Donnant plus d’expression à cet arbre, Daoud Bencharif, cet artiste sculpteur sur liège, a découvert son talent dès qu’il s’est installé à Jijel, alors qu’il était encore jeune. Retraité du secteur de la santé, où il a tant donné à la formation paramédicale, l’artiste consacre tout son temps pour donner libre court à son savoir-faire. «Loin de l’exploitation industrielle du liège, je veux exploiter à fond, et d’une manière artistique, cette matière», avoue-t-il. Rencontré fortuitement à l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’artiste à Jijel, l’homme a évoqué son art dont il espère développer loin de toute tentation commerciale.
«Mon objectif est de mettre en œuvre des tableaux d’art pour mettre en valeur la nature de la région où le littoral et le liège se côtoient d’une manière sublime», confesse-t-il. L’expérience qu’il a accumulée dans la création lui a permis d’être au rendez-vous de nombreuses expositions où ses tableaux ont fait parler sa touche artistique. «Quand je prépare un tableau, il y a toujours un arrière-plan pour créer un contraste entre ce dernier et la couleur du liège», explique-t-il.
Comme tout artiste ou créateur, Daoud Bencharif reconnaît qu’il développe son art dans un calme absolu. «C’est pendant la nuit, dont on dit, d’ailleurs, qu’elle porte conseil, quand tout est tranquille, que je me mets au travail, et ce n’est que presque vers l’aube que je me repose», fait-il remarquer. Ses oeuvres, aussi nombreuses que variées, sont toutes exécutées d’une main de maître. «Un de mes tableaux, qui a suscité l’admiration du président Bouteflika, lors d’une de ses précédentes visites à Jijel, lui a été offert par la wilaya», rappelle-t- il. En digne représentant de cet art de sculpture sur liège à Jijel, l’artiste a pris part, par ses œuvres, à la manifestation culturelle «Alger capitale de la culture arabe», tout comme il a participé à de nombreuses expositions.
En attendant d’autres opportunités, son prochain rendez-vous, il l’a pris avec les organisateurs d’un séminaire international sur les subéraies dans sa prochaine édition, qui se tiendra à l’université de Tizi Ouzou. «Je suis sur un travail pour mettre en valeur le thème de la rencontre d’un point de vue artistique, comme je l’ai déjà fait lors des deux précédentes éditions qui se sont tenues à Jijel et à Tlemcen», notera-t-il. Autodidacte, Daoud Bencharif, rend hommage à sa défunte femme qui l’a encouragé à persévérer dans sa création artistique. Il déplore, cependant, qu’il n’y ait pas d’espace de formation pour développer cet art.
El Watan : Amor Z