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BLOG EL MILIA DZ

Cheikh Moubarek El Mili

17 Avril 2009, 01:33am

Publié par Nabil Mérimèche

 



Moubarak Mohamed ben Moubarak, appelé El Mili en référence à El Milia, son lieu de naissance où il naquit le 26 mai 1898.


Il est l’auteur de l’ouvrage Histoire de
l'Algérie de l'Antiquité à nos jours, dont le premier volume paru en 1928. Ce qui était un évènement à l’époque. Cette œuvre était d’autant plus importante qu’elle fut écrite à un moment où des intellectuels algériens, comme Ferhat Abbas à ses débuts, ignoraient tout de leur pays et savait tout de l’histoire des Gaulois. Pour Lemnouar Merouche, l’ouvrage de Moubarek El Mili constituait une rupture par rapport au discours colonial et à la vision traditionnelle.

Ce lettré, qui sera une des figures de proue du mouvement islahiste, a fait des études en arabe, d’abord dans la région d’El Milia où il est né, puis à Constantine, et enfin à la prestigieuse Zitouna de Tunis, qui attirait nombre d’Algériens. En 1924, il s’installe dans la ville du Rhummel, assistant les efforts du cheikh Ben Badis dans la promotion d’un enseignement éloigné de l’école laïque française, et surtout ouvert à l’instruction des filles.
Il fut également un opposant farouche aux confréries, aux innovateurs et mystificateurs, appelant à s'attacher aux vrais préceptes de l'Islam et à s'intéresser à l'instruction afin de préparer une société consciente, capable de combattre le colonialisme et de relever la patrie.. Lors de la création de l'Association des Ulémas Musulmans Algériens en 1931, il fut élu trésorier et devint l'un de ses membres les plus éminents aux côtés de Cheikh Ibn Badis, El Ibrahimi , Tayeb El Oqbi et Larbi Tébessi . Il se distingua par ses idées lumineuses et sa clairvoyance au point d'être surnommé le philosophe de l'Association des Ulémas.

Parallèlement à son activité réformiste, Moubarak El Mili s'intéressa à la rédaction d'articles dans le journal "al Baçaïr" et d'ouvrages puisqu'il composa un ouvrage en histoire d'une haute teneur scientifique intitulé : "Histoire de l'Algérie de l'Antiquité à nos jours" outre l'ouvrage en théologie intitulé "De l'associationnisme et de ses aspects".
Il est aussi à l’origine de l’installation à Constantine de la première imprimerie en caractères arabes.

La pensée politique et sociale des oulémas gagne à être restituée dans l’évolution de l’Algérie, observe l’historien Mohammed Harbi. Elle est naturellement marquée par la religion perçue comme étant la seule force capable d’unifier les différents éléments de la société. Trois idées fondamentales caractérisent leur programme : la séparation du culte et de l’État, l’officialisation de la langue arabe, la lutte contre le culte des saints. Quand on se réfère au contexte historique dans lequel les oulémas ont agi, leur apport au réveil de l’opinion est incontestable. La création de nouveaux lieux de vie, les travaux sur l’histoire de l’Algérie de Tewfik el-Madani et Moubarak el-Mili ont, malgré leurs limites, redonné confiance aux Algériens et incité les élites francophones à prendre en charge le passé de leur pays. Leurs efforts dans la diffusion de la langue arabe ont fait école et ont poussé les populistes à agir dans le même sens et les confréries à moderniser leur système d’enseignement. Mais s’ils ont levé certaines hypothèques, ils en ont créé d’autres.


Cheikh Moubarek el Mili, lettré réformiste, aura une grande influence sur le jeune militant nationaliste Larbi Ben M’hidi. Il meurt d’un diabète en 1945
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S
Les Medersas libres (les écoles libres).<br /> Passionné par l’histoire glorieuse de notre chère Laghouat (qui a fait, qui fait l’histoire de l’Algérie, personne ne peut le nier, elle le fera surement dans le futur….elle est prédestinée à jouer ce rôle).<br /> Je vous fais part intégralement de certains éléments historiques (publiés dans Algérie Actualités en 1987) rapportés par Monsieur Mostefa Benmoussa de Laghouat, qui habitait en ce moment-là El Biar Alger, au sujet de l’origine de la création des Médersas « El Mili, érudit et politicien engagé.<br /> <br /> « Permettez-moi par souci de rigueur historique de donner les précisions dont l’utilité m’a été inspirée par l’émission télédiffusée le 07/11/87 et consacrée à la Medersa Dar-El-Hadith de Tlemcen.<br /> Ce reportage qui nous a frappés aussi bien par la finesse du détail évoqué que par le choix judicieux des personnes interrogées, nous a permis en un tour d’horizon rapide de découvrir, pour ceux parmi nous qui ne la connaissaient pas, et de redécouvrir pour ceux qui la connaissaient déjà, une institution qui a réellement marqué de son empreinte la destinée culturelle et politique de l’Algérie.<br /> Cependant, présenter, cette Medersa d’enseignement libre(1) comme étant la première du genre en Algérie comporterait, à notre avis, le risque grave de négliger totalement une part importante de l’effort historique fourni en matière d’enseignement par l’un de ceux qui ont été à l’origine de la fondation de l’association des oulémas, en l’occurrence le cheikh Mubarak El-Mili. En effet, il ne faut pas oublier que dix ans avant l’ouverture de Dar-El-Hadith, quatre ans avant l’institution légale de l’association des oulémas, le Cheikh Mubarak El-Mili avait déjà créé en 1927, à Laghouat la première Medersa d’enseignement libre en Algérie. Je me souviens d’ailleurs, pour avoir suivi mes premiers enseignements en arabe dans cette Medersa, de la cérémonie émouvante organisée à son ouverture où étaient présents, à l’époque bon nombre de notabilités farouchement opposées au pouvoir colonial et d’élèves que le Cheikh allait former au nationalisme aguerri et à la connaissance fouillée de la langue arabe, d’une manière dont seul l’homme de lettre érudit et le politicien engagé qu’il était détenait le secret. Il a d’ailleurs dirigé cette Medersa de 1927 à 1940, y enseignant de jour et professant le soir à la mosquée El-Atik de Laghouat.<br /> C’est donc en 1927, à Laghouat et non dix ans plus tard à Tlemcen que la première Medersa d’enseignement libre est née en Algérie. C.R. AGERON confirmera d’ailleurs ce fait dans l’un de ses écrits, parlant de Mubarak El-Mili, l’historien cette fois-ci, il en dira notamment « C’est à Laghouat où il avait ouvert une école dès 1927, qu’il composera la première histoire nationale de l’Algérie en langue arabe » (2)<br /> Cette vérité historique rétablie, je voudrais souligné, en outre, que je me tiens à la disposition de tout chercheur intéressé par cette question, que je pourrais, le cas échéant, aider avec les modestes documents et données de mémoire dont je dispose en la matière.<br /> <br /> (1) Les medersas d’enseignement libre sont des institutions différentes des écoles coraniques, qui existent en Algérie depuis la pénétration de l’Islam. Aussi, l’enseignement dispensé dans les Medersas, (qui était un enseignement de résistance et de rupture par rapport à l’enseignement colonial Français), concernait essentiellement la langue arabe et la culture arabo-musulmane (syntaxe et morphologie de l’arabe, fiqh, rhétorique, histoire du monde arabo-musulman, etc.)<br /> (2) C.R. AGERON, histoire de l’Algérie contemporaine. Tome. Puf, Paris 1979 P, 235 »<br /> À ce jour, les corrections n'ont pas été apportées.<br /> Monsieur Benmoussa a rejoint son créateur (Que Dieu ait pitié de son âme).
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S
Les Medersas libres (les écoles libres).<br /> <br /> Passionné par l’histoire glorieuse de notre chère Laghouat (qui a fait, qui fait l’histoire de l’Algérie, personne ne peut le nier, elle le fera surement dans le futur….elle est prédestinée à jouer ce rôle).<br /> Je vous fais part intégralement de certains éléments historiques (publiés dans Algérie Actualités en 1987) rapportés par Monsieur Mostefa Benmoussa de Laghouat, qui habitait en ce moment-là El Biar Alger, au sujet de l’origine de la création des Médersas « El Mili, érudit et politicien engagé.<br /> <br /> « Permettez-moi par souci de rigueur historique de donner les précisions dont l’utilité m’a été inspirée par l’émission télédiffusée le 07/11/87 et consacrée à la Medersa Dar-El-Hadith de Tlemcen.<br /> <br /> Ce reportage qui nous a frappés aussi bien par la finesse du détail évoqué que par le choix judicieux des personnes interrogées, nous a permis en un tour d’horizon rapide de découvrir, pour ceux parmi nous qui ne la connaissaient pas, et de redécouvrir pour ceux qui la connaissaient déjà, une institution qui a réellement marqué de son empreinte la destinée culturelle et politique de l’Algérie.<br /> <br /> Cependant, présenter, cette Medersa d’enseignement libre(1) comme étant la première du genre en Algérie comporterait, à notre avis, le risque grave de négliger totalement une part importante de l’effort historique fourni en matière d’enseignement par l’un de ceux qui ont été à l’origine de la fondation de l’association des oulémas, en l’occurrence le cheikh Mubarak El-Mili. <br /> <br /> En effet, il ne faut pas oublier que dix ans avant l’ouverture de Dar-El-Hadith, quatre ans avant l’institution légale de l’association des oulémas, le Cheikh Mubarak El-Mili avait déjà créé en 1927, à Laghouat la première Medersa d’enseignement libre en Algérie. <br /> <br /> Je me souviens d’ailleurs, pour avoir suivi mes premiers enseignements en arabe dans cette Medersa, de la cérémonie émouvante organisée à son ouverture où étaient présents, à l’époque bon nombre de notabilités farouchement opposées au pouvoir colonial et d’élèves que le Cheikh allait former au nationalisme aguerri et à la connaissance fouillée de la langue arabe, d’une manière dont seul l’homme de lettre érudit et le politicien engagé qu’il était détenait le secret. Il a d’ailleurs dirigé cette Medersa de 1927 à 1940, y enseignant de jour et professant le soir à la mosquée El-Atik de Laghouat.<br /> <br /> C’est donc en 1927, à Laghouat et non dix ans plus tard à Tlemcen que la première Medersa d’enseignement libre est née en Algérie. C.R. AGERON confirmera d’ailleurs ce fait dans l’un de ses écrits, parlant de Mubarak El-Mili, l’historien cette fois-ci, il en dira notamment « C’est à Laghouat où il avait ouvert une école dès 1927, qu’il composera la première histoire nationale de l’Algérie en langue arabe » (2)<br /> <br /> Cette vérité historique rétablie, je voudrais souligné, en outre, que je me tiens à la disposition de tout chercheur intéressé par cette question, que je pourrais, le cas échéant, aider avec les modestes documents et données de mémoire dont je dispose en la matière.<br /> <br /> (1) Les medersas d’enseignement libre sont des institutions différentes des écoles coraniques, qui existent en Algérie depuis la pénétration de l’Islam. Aussi, l’enseignement dispensé dans les Medersas, (qui était un enseignement de résistance et de rupture par rapport à l’enseignement colonial Français), concernait essentiellement la langue arabe et la culture arabo-musulmane (syntaxe et morphologie de l’arabe, fiqh, rhétorique, histoire du monde arabo-musulman, etc.)<br /> (2) C.R. AGERON, histoire de l’Algérie contemporaine. Tome. Puf, Paris 1979 P, 235 »<br /> <br /> À ce jour, les corrections n'ont pas été apportées.<br /> Monsieur Benmoussa a rejoint son créateur (Que Dieu ait pitié de son âme).
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S
Tidjani Merimèche est un très bon ami ....
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M
Bonjour,<br /> El Mili en rapport à El Milia, Merci de l'information.
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