Cheikh Moubarek El Mili
Moubarak Mohamed ben Moubarak, appelé El Mili en référence à El Milia, son lieu de naissance où il naquit le 26 mai 1898.
Il est l’auteur de l’ouvrage Histoire de l'Algérie de l'Antiquité à nos jours, dont le premier volume paru en 1928. Ce qui était un évènement à l’époque. Cette œuvre était d’autant plus importante qu’elle fut écrite à un moment où des intellectuels algériens, comme Ferhat Abbas à ses débuts, ignoraient tout de leur pays et savait tout de l’histoire des Gaulois. Pour Lemnouar Merouche, l’ouvrage de Moubarek El Mili constituait une rupture par rapport au discours colonial et à la vision traditionnelle.
Ce lettré, qui sera une des figures de proue du mouvement islahiste, a fait des études en arabe, d’abord dans la région d’El Milia où il est né, puis à Constantine, et enfin à la prestigieuse Zitouna de Tunis, qui attirait nombre d’Algériens. En 1924, il s’installe dans la ville du Rhummel, assistant les efforts du cheikh Ben Badis dans la promotion d’un enseignement éloigné de l’école laïque française, et surtout ouvert à l’instruction des filles. Il fut également un opposant farouche aux confréries, aux innovateurs et mystificateurs, appelant à s'attacher aux vrais préceptes de l'Islam et à s'intéresser à l'instruction afin de préparer une société consciente, capable de combattre le colonialisme et de relever la patrie.. Lors de la création de l'Association des Ulémas Musulmans Algériens en 1931, il fut élu trésorier et devint l'un de ses membres les plus éminents aux côtés de Cheikh Ibn Badis, El Ibrahimi , Tayeb El Oqbi et Larbi Tébessi . Il se distingua par ses idées lumineuses et sa clairvoyance au point d'être surnommé le philosophe de l'Association des Ulémas.
Parallèlement à son activité réformiste, Moubarak El Mili s'intéressa à la rédaction d'articles dans le journal "al Baçaïr" et d'ouvrages puisqu'il composa un ouvrage en histoire d'une haute teneur scientifique intitulé : "Histoire de l'Algérie de l'Antiquité à nos jours" outre l'ouvrage en théologie intitulé "De l'associationnisme et de ses aspects". Il est aussi à l’origine de l’installation à Constantine de la première imprimerie en caractères arabes.

Cheikh Moubarek el Mili, lettré réformiste, aura une grande influence sur le jeune militant nationaliste Larbi Ben M’hidi. Il meurt d’un diabète en 1945