L’Algérie absent des championnats du monde d’athlétisme à Berlin.
L’athlétisme algérien est en net recul. Les résultats de la participation algérienne aux Championnats du monde abrités par Berlin en est la parfaite illustration. Aucune médaille n’a été remportée par les athlètes algériens ayant pris part à cette grande manifestation sportive. La déception est d’autant plus étendue que beaucoup de pays qui ne disposent pas des moyens, aussi bien humains que financiers, de l’Algérie, parviennent à hisser le niveau de leurs représentants à ces joutes. Pendant que le Bahreïn et le Tadjikistan placent leurs athlètes sur le podium mondial, l’Algérie, malgré les grandes subventions de l’Etat, collectionne les échecs et les déboires. La dégringolade est tellement inquiétante que le présent bilan est établi une année seulement après une participation relativement honorable aux jeux Olympiques d’Athènes 2008.
Cette régression devrait décidément donner à réfléchir sur les véritables ressorts de ces résultats positifs, qui seraient le fruit de la volonté de certains athlètes qui, en se surpassant, réalisent des scores qui occultent les maladresses entourant le fonctionnement des instances ainsi que l’encadrement des sélections nationales. Nul n’ignore qu’à ce niveau de gestion c’est la catastrophe. Les fédérations et autres instances, à l’image du Comité olympique algérien, sont constellées d’indus occupants, à tel point qu’une simple opération de renouvellement de l’instance morale du sport national est prise en otage par une lutte sordide d’intérêts personnels. Le déroulement de ces compétitions, à l’image des jeux mondiaux, s’il donne naturellement l’occasion aux athlètes de mesurer le grand retard qu’ils accusent par rapport à ceux d’autres pays ; sert -hélas- ces personnes qui rodent autour des fédérations et des instances dans la seule perspective de fructifier illégalement leurs biens. Ils sont nombreux en effet les pseudo-dirigeants à avoir survécu à l’ombre d’une compétition de grande envergure. Ils trouvent bien leurs comptes en reprenant le refrain national : on reporte cette élection après la tenue de cette compétition. Pourtant, les résultats obtenus dans les récentes compétitions sonnent comme un message d’urgence pour nettoyer les écuries d’Augias du mouvement sportif national. S’il est manifestement établi que la situation est préoccupante pour plusieurs raisons, il n’y a pas en revanche le moindre signe positif quant à une volonté politique de la part des pouvoirs publics à mettre un terme à cette navigation à vue qui risque de mener le sport algérien vers un niveau plus bas que celui dans lequel il se trouve à l’heure actuelle.
L’état de déliquescence qui a incontestablement atteint le sport national exige un retour aux principes ayant constitué le socle de ce mouvement. Cette mission revient au ministère de la Jeunesse et des Sports, qui, étrangement, continue à assister à la mort lente d’un secteur qui encadre des millions de jeunes en mesure de donner des satisfactions à tout un peuple.
Par Amirouche Yazid
La tribune
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